C’était
aujourd’hui. Le jour spécial pour elle. Ce jour ou Lunaëlle allait enfin faire
la connaissance du prince Beel’nathil. Son futur mari. Le futur roi qui sera
voué à gouverner le peuple poisson de la mer unique du Monde Cruel. Enfant,
elle avait apprit qu’elle était une incarnation d’une sorte de déesse. Tout le
monde parlait « d’esprit », mais cela était presque équivalent. En
réalité, le titre qui l’a qualifiait le mieux était celui de Prêtresse.
Prêtresse d’un esprit comparable à un Dieu. Mais comment a-t-elle bien pu
savoir tout ça ? Et bien quand on
nait avec un signe encré sur son front, et qu’aux fils des années, de nombreux
dessins apparaissent au fur et à mesure sur le reste de son corps, on fini
souvent par se poser de nombreuses questions. Dans la foulé, elle rencontra la
requine incarne comme elle, du second esprit que son peuple vénèrait. Narcisse
Oshiba. Incarne de l’esprit des eaux profondes. A première vue, la jeune
poisson l’a trouvait belle. Et se mit à l’admirer. Voulant être comme elle une
fois qu’elle serait plus grande. La requine étant bien plus âgée qu’elle.
Bien
que ce titre d’incarne soit une joie pour la famille de Lunaëlle, c’était
surtout une énorme responsabilité qui pouvait vite se transformer en fardeau..
C’est alors que la jeune poisson se réfugia dans son caractère enfantin, pour
arriver à ne pas perdre le fil de tout ça. Elle se rapprocha donc de Narcisse,
l’a considérant comme sa grande sœur. C’était elle qui l’a guidait, et l’a
formait aux rites traditionnels pour les festivals et les remerciements à
l’esprit. Ce n’était pas facile pour Lunaëlle. Car bien que tout ceci soit très
amusant, dans son petit village de coraux, elle était divinisée, et avait
vraiment du mal à s’y faire. Elle adorait jouer avec les enfants, mais les
mères de ceux-ci refusaient gentillement, prétextant que cela n’était pas digne
d’elle, de l’incarnation de l’esprit des eaux célestes. Lunaëlle n’était pas du
genre à étudier, comme Narcisse. Ce qu’elle aimait, c’était s’amuser, alors
c’est sur qu’avec ce genre de comportement de la part de ses voisins, il lui
était vraiment impossible de se détendre ou de s’amuser. Du coup, elle restait
enfermée chez elle. A jouer dans sa chambre, régréssant dans son monde de
choses mignonnes et sucré. Elle ne sortait que quand Narcisse était en visite
chez elle. Ce qui n’était pas souvent, car Narcisse n’habitait pas dans le même
village.
Mais
bien que Lunaëlle soit joueuse et enfantine, elle prenait quand même son rôle
très au sérieux. Congédiant son caractère pendant les rites, cérémonies et
festivals, pour faire voir sa maturité pour ces occasions. Bien que toujours
très ponpeux à son gout, il fallait s’en accomoder. Ce n’était pas elle qui
organiser toutes les manifestations. Lunaëlle ne s’occupait que des rituels.
Elle n’y pouvait rien si les villageois l’a traitée comme une divinité pendant
ses certains jours.
Un
jour, elle et Narcisse eut une longue discussion après un festival auquel la
requine avait aussi participée. Voyant le malaise de sa jeune
« protégée », elle lui caressa du bout de sa nageoire, la marque sur
son front. Finissant par lui dire doucement :
-
Ma belle, il faut que tu arrête de t’en faire comme ça..
-
Oui mais.. j’ai l’impression que je suis un objet à leurs yeux.. Ca me fait
peur, je ne me sens jamais en sécurité.. Ma vie est mise de côté à cause de
ça..
-
Oui, car tu t’obstine à ne pas voir au travers de leurs yeux.
-
Quoi ? Je ne comprend pas Ona..
Ona
était le surnom que Lunaëlle donnait à Narcisse.
-
Je t’explique Niney, Niney étant le surnom de Lunaëlle pour Narcisse. Pour eux,
tu es un signe d’espoir, dans un royaume mal gouverné par le roi actuel. Moi
aussi bien sur. Mais là tu es nait dans ce village. Tout le monde pense que
c’est un signe de l’esprit. Pour les rendre heureux, ou les remercier de leur
dévouement. Tu n’es pas un objet, leur comportement envers toi est un signe de
remerciement et d’espoir pour leurs vies futures. Simplement.
-
Je peux comprendre ça.. Mais je ne peux pas vivre comme ça..
-
Si Niney, simplement tu n’as pas encore réussi à t’affirmer. Ils ne veulent pas
que tu fasse des choses qui te ferait perdre cet « éclat » qu’ils
divinisent et voit en toi pendant les cérémonies. Ils cherchent juste à te
conserver, ne pas te faire du mal. C’est à toi de t’exprimer, et de leur dire
que si tu fais telle chose, ou telle chose, qu’ils pensent mauvaise pour toi,
cela ne t’affectera pas. Ils croiront ce que tu leur affirme. Mais pour cela,
il ne faut pas te laisser marcher sur les pieds ma chérie.
-
Tu crois vraiment Ona ?...
-
Oui, j’en suis certaine. C’était comme ça pour moi aussi tu sais. Mais je ne
suis pas comme toi, je me suis vite affirmée et plus tard, j’ai déménager. Je
voulais être tranquille pour me consacrer à l’étude et aux rituels.
-
Je pourrais faire ça moi aussi ? Pour vivre avec toi, juste toutes les
deux, à l’écart des autres.
-
Non Niney, tu es encore trop petite et tu es toujours un peu dépendante pour
les choix et les responsabilités à prendre. Et puis ton village est joli,
sympathique et accueillant. Personne ne te fera du mal ici, il faut juste que
tu t’affirme un peu, et tu arrivera à vivre normalement, tu verra.
-
D’accord… Merci Ona, elle fit un petit bisou timide sur la joue de sa sœur de
cœur.
Cette
discussion remonte à déjà loin maintenant. Les courants ont eut tout le loisir
de changer de direction à leur guise depuis. Lunaëlle à finit par s’affirmer.
Devenant un peu moins timide. Sa gentillesse se révélant alors à tous. Elle
sortait de chez elle de plus en plus, venant en aide à tout ceux qui en avait
besoin, dans n’importe quelle tâche. Ainsi, elle pu alors se mettre à jouer
avec les enfants de son voisinage. Et ceux-ci la divinisaient un peu moins, lui
promettant d’avoir se comportement que pendant les cérémonies, en guise de
remerciements de tout ce qu’elle faisait pendant les autres jours.
Ce
fut quelques mois plus tard que le royaume se mit à parler de ce petit village
de corail orangé. En un jour ensoleillé, un petit carrosse entra dans la ville,
tirait par un hyppocampe couleur d’argent. Il en descendit un beau et élégant
poisson scorpion rouge bordeaux à fines rayures blanches, portant à une de ses
nageoires un ruban large bleu et or, avec des armoiries dessiné dessus. Ces
couleurs, tout le monde les connaissait. Bien mieux que les armoiries, car
certains villages éloignés de la capitale ne savait pas forcément reconnaitre
les dessins. Il s’agissait bien entendu des couleurs de la famille royale. Dans
la mer d’Absoly, tout le monde connaissait les quatre couleurs importantes. Le
bleu et or, les couleurs des souverains du peuple Synvalik, et l’orangé saumon
et le blanc nacre, les couleurs des souverains des Aquamé.
Il
s’agissait donc d’un messager du palais. Bien sur, il était évident qu’il était
venu voir Lunaëlle. Qui était entrain de se balader avec Narcisse, en visite
chez sa petite sœur, dans une petite plaine d’algues. Elle rentra bien vite
dans sa petite maison quand un enfant poisson clown vint la chercher. Narcisse
sur ses talons. Elles découvrirent alors le messager, atablé avec les parents
de Lunaëlle, entrain de boire du jus d’anémone local. Lunaëlle ne comprenait
pas vraiment ce qu’il se passait. Elle avait l’impression de voir un ami de la
famille simplement venu en visite. Dans sa tête, un messager, ou même un membre
du personnel de la cité Chantemer ne pouvait pas se permettre d’être aussi
décontracter, ou bien d’accepter une boisson pendant qu’il était entrain de
livrer un message. Mais elle se trompait totalement. L’image qu’elle se faisait
de la cité était un peu faussée. Le messager, bien qu’imposant, était détendu
et souriant.
Elle
se joignit alors à ses parents, s’asseyant à table, à même le sol, avec
Narcisse, qui lui servit un jus. Le messager attendit que Narcisse finit de
servir Lunaëlle ainsi qu’elle-même.
-
Bonjour cheres incarnes, je suis Tuoma, messager officiel de la Cité, et
messager personnel du prince Eluvëty.
-
Pardon mais… Comment me connaissez-vous ? demanda Narcisse, quand même pas
mal étonné, car son signe d’incarne n’était pas visible, puisqu’il était sous
sa queue.
-
Oh mais, mademoiselle Oshiba, tout le monde dans la Cité connaissent le visage
des Incarnes, au cas ou celles-ci étaient invitées à la Cité.
-
Je vois, et, quel est la raison de votre visite chez ma petite sœur ?
-
Je viens vous porter un message du Roi, et de son conseillé.
Il
sorti alors du dessous d’une de ses nageoires une feuille d’algue enroulée,
fermée par sceau. Il s’agissait bien du sceau royal, Narcisse le reconnu tout
de suite. Lunaëlle l’attrapa délicatement, tremblant un peu, elle avait peur de
ce que pouvait bien dire ce message. Jamais elle n’avait était approchée par la
famille royale, tout comme Narcisse. Elle tremblait tellement que cela était
bien visible. Narcisse mit une de ses nageoire sur celle de Lunaëlle qui allait
rompre le sceau, pour l’aider à avoir un peu moins peur.
-
Je suis la Niney, ne t’en fais pas.
Lunaëlle
sourit, un peu soulagée de voir que sa grande sœur était près d’elle. Elle
rompit alors le sceau avec l’aide de Narcisse. Elle déroula l’algue pour voir
le message écrit à l’encre marron, d’une fine calligraphie. Narcisse regarda
Lunaëlle dans les yeux, la poisson fit un petit oui de la tête. Etant toutes
deux liers, elles arrivaient à se comprendre par un simple regard. La requine
prit l’algue
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